Info
Hormis quelques boulons et des bottes lourdes comme des enclumes, Frankenstein est finalement un adolescent comme les autres : malingre et déprimé. Depuis le château de son père concepteur Victor, il rêve de prendre le large. Tromper définitivement l'ennui, rejoindre la route et dépasser le carrefour, dire une fois pour toutes adieu à des journées bien fades. Même au sein de sa clique (Loup Garou et son penchant pour l'alcool, Momie et son scooter), il ne s'y retrouve plus. Les beuveries dans leur moulin ne sont que des dérivatifs à une solitude inaltérable. Victor, dans un élan de générosité, pense même concevoir une fiancée à son fils : à peine sort-elle de manipulations chimiques qu'elle prend le large, morte de rire à la vue de son fiancé. Comme toujours, les oeuvres conçues par l'Ampoule sont avant tout de beaux objets : un format de livre pour enfant et une répartition texte-images judicieuse font de ces Souffrances un récit aussi touchant que malin. D'un trait simple, Nicolas Mahler résume les questions existentielles d'un jeune homme dont l'étrangeté n'est pas tout à fait celle que l'on attendait.
Libération
Pas facile d'être adolescent. Même pour un fils de savant. Car dans la création de fiston, le docteur Frankenstein n'a pas oublié de mettre ce qui fait le charme des jeunes années: un peu d'ennui, une goutte de spleen, une tronche de cake, une part d'incommunicabilité avec son géniteur, une bande de potes bien paumés et des rêves de grandeur dont on ne peut rien faire d'autre que les garder pour soi...
aVoir-aLire